Ouvrir les portes : demain, la distribution comme geste d’insurrection
À l’heure où l’intelligence artificielle génère des albums fantômes et où le streaming érige l’instantané comme condition suprême, la distribution orchestrée par les labels indépendants devient un geste de résistance. Elle permet au grain, à la fragilité, à l’accident de subsister. Elle nourrit l’utopie d’une musique qui n’est pas marchandise mais trace, relais, osmose.
Dans chaque disque autoproduit déposé à la main chez un disquaire, dans chaque playlist défrichée hors des radars, dans chaque festival DIY et dans chaque alternative numérique, palpite la promesse de mondes sonores à venir. Les labels indépendants ne distribuent pas seulement de la musique : ils distribuent du temps, de l’espace, de la diversité, de la nuance.
C’est à chacun — auditeur, artiste, passeur — de réinvestir ces réseaux parallèles, d’ouvrir l’oreille, d’embrasser la marge et d’imaginer, ensemble, les infrastructures invisibles de demain.