Cas d’école : modèles, success stories, faux semblants
Le coup d’éclat des artistes “one shot”
Impossible de ne pas citer Rina Sawayama, qui s’est imposée chez Dirty Hit avec un deal à l’anglaise « album/album » n’impliquant ni rachat de masters, ni prise de contrôle sur le catalogue ultérieur. Ou Ken Carlter, passé par Rivière Records, signant sur un unique EP et conservant l’ensemble de ses droits numériques pour négocier au cas par cas chaque synchronisation.
Du côté électronique, Ninja Tune (UK) applique depuis longtemps la stratégie du deal modulaire : un album, une collaboration, parfois un unique single signé le temps de surfer sur le buzz (cf. la trajectoire de Peggy Gou dans ses débuts avec le label).
Quand le “flex” devient mirage : l’indépendance précaire
Loin de la success story, d’autres artistes se heurtent à une flexibilité de façade : reports de sorties non justifiés, avances non honorées, clauses de blocage pour empêcher les futures signatures. En 2021, quelques collectifs électro parisiens (notamment Le Turc Mécanique) ont ainsi dénoncé des pratiques de « précarisation négociée », où la promesse d’autonomie servait de paravent à une absence d’investissement artistique réel.