Questions de textures : interfaces, ergonomie et sensorialité absente
La création sonore est affaire de chair, de gestes, de flux. Or, sur ce terrain, beaucoup d’outils open source trébuchent. L’expérience utilisateur (UX) accuse souvent un retard cruel par rapport aux standards commerciaux. GIMP a longtemps souffert du même syndrome face à Photoshop ; Ardour ou LMMS peinent à rivaliser — esthétiquement et tactiquement — avec les géants.
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Interfaces parfois austères : Les DAWs open source, souvent conçues par des développeurs bénévoles, dépensent leur énergie dans la stabilité plus que dans la séduction visuelle (l’équipe d’Ardour l’admet elle-même dans ses FAQ).
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Problèmes d’accessibilité : Les workflows sont rarement pensés pour le live, le tactile, l’intuitif. Beaucoup de musiciens ressentent un « fossé sensoriel » entre la spontanéité d’Ableton Live et la logique parfois clinique de MuseScore ou Audacity.
La musique, aujourd’hui, s’écrit à coup de presets, d’automation, de drag'n drop. Là où l’open source propose une sculpture fine des sons, le mainstream réclame un feu d’artifice d’instantanéité, de skins chatoyants, de plugins tout-en-un — et, surtout, la promesse de sound immediacy élevée au rang de dogme.