La blockchain et les smart contracts : utopie ou révolution silencieuse ?
Dès 2016, des voix issues des communautés tech annonçaient la “blockchain” comme le sésame de la gestion musicale indépendante : registre infalsifiable, contrats automatisés (“smart contracts”), répartition automatique des revenus… Des start-ups comme Resonate, Uditty ou Audius ont tenté d’incarner ce rêve.
- Blockchain et certificat d’œuvre : chaque piste musicale peut être inscrite sur une blockchain pour prouver origine et authenticité (idée reprise notamment par Imogen Heap avec son projet Mycelia).
- Répartition automatisée et transparente : plus de salle d’attente interminable pour recevoir sa part, les “smart contracts” font tomber la rétribution automatiquement quand la chanson est jouée ou téléchargée.
- Décentralisation et contrôle par l’artiste : certains modèles, comme Audius, placent le contrôle entre les mains des créateurs/petits labels.
Cependant, les promesses de la blockchain se heurtent à une réalité rugueuse :
- Adoption très faible côté public et industrie.
- Consommation énergétique problématique (IEA, Bitcoin Electricity Consumption, 2022).
- Encore peu d’intégrations concrètes avec les grosses plateformes de streaming.
La blockchain demeure un terrain d’expérimentation fascinant, mais dont les retombées réelles pour l’indépendant·e restent pour l’instant fragmentaires.